La solitude
Voyage
Mon grand navire de solitude m’attire
Au grès des vagues il tangue et il vire
Vers l’horizon mon cœur chavire
Ce majestueux galion va partir
Je mettrais les voiles aux vents propices
Comme gouvernail la peur de l’inconnu
Derrière moi je ne vois que terre connue
Qui me refoule au regard malice
D’une âme utopique qui reprend la mer
Je suis donc un explorateur une fois de plus
Outragé que l’on ne puisse faire
Crédit d’une vie meilleur sans malus
Aux îles lointaines de compréhension
Je poserais pied à terre, criant « Asile,
Je viens d’un monde de répréhensions.
Accueil mon être meurtri, oh toi l’édile ! »
J’ai faim !
Oui j’ai faim ! Enfin pas de cette faim vulgaire
Que notre corps clame au talon de l’estomac
Pas non plus cette soif de savoir congère
Qui rempli à ras bord la bourde d’Hydroma
L’enivrance de ma faim se fait ressentir
Son parfum emploi de subtiles fragrances
Dévoilant mes alcôves déjà pressentit
Je n’ai pour salut qu’un moyen de délivrance
Je rêve de ses mets exquis à proie subjuguer
Quand le ciel l’emporte au loin de l’humanité
Avec le destin. Ils semblent si conjugués
A faire taire les savoirs de mondanité
Notre vanité y séjournerait sans vis
Revenant épanoui de douceur comme un lys
Je tiendrais compagnie à ma thébaïde
Car j’ai faim, repus de la compagnie aride
Coin de Paradis
Dans la brume de la matinée paisible
La lune est encore argentée et visible
La princesse d’ombre de la nuit est parti
Faisant place au ROI de la chaleur infini
La rivière insouciante coule dans son lit
Assis auprès d’elle, je contemple la vie
Car mille questions parviennent à mon esprit
Je les laisse couler au grès des poésies
Je m’endors paisiblement par terre
Laissant mes sentiments qui cherche et ère
Ouvert de mon ventail, l’air m’irradie
Même si le lecteur avide s’exclame
Je ne dévoilerais pas toute mon âme
Car ceci est mon rêve, mon coin de Paradis
Sur un Banc
Le soleil chauffe le banc
Le vieux banc solitaire
Vêtu des rêves d’antan
Qu’il célébra naguère
Qu’il était bon le temps
Où des jeunes marmots
Escaladaient ce banc
Fières d’arriver en haut
Et puis 10 ans passèrent en oubliant l’âge d’or
De ce vieux senior de bois qui mainte fois
A prouvé qu’il était encore là, utile
De sa mémoire il ne reste qu’un pâle reflet, fragile
Le vent l’accuse à mal
Sur ses pieds fragiles
Sur son cœur sénile
Il se sent si banal
Qu’il était bon le temps
Où des jeunes amoureux
Venait de temps en temps
Parler d’amour heureux
Et puis 10 ans passèrent en oubliant l’âge d’or
De ce vieux senior de bois qui mainte fois
A prouvé qu’il était encore là, utile
De sa mémoire il ne reste qu’un pâle reflet, fragile
La pluie surenchéri
Accusant de son doigt
Le pauvre décrépit
Altérant son vieux bois
Délabrer comme ça peine
Le pauvre banc s’ennui
Attendant qu’on le prenne
Et le mène au paradis
Et puis le siècle passa en oubliant l’âge d’or
De ce vieux senior de bois qui cette fois
S’endort au fond d’un bois sous un amas de tuiles
De sa mémoire il ne reste rien, absolument rien d’utile