La mort

 

La mort

 

Le funeste destin

 

Au grand soir d’un fabuleux festin d’existence

Je tire mon chapeau et laisse ma pitance

Car j’ai rendez-vous avec une amie commune :

Celle qui fauche la vie à l’heure opportune.

J’irais lui dire merci si je le pouvais

Mais le mal qui me ronge m’excuse de le faire…

Je ne puis me lever, l’embrasser de bienfait

Voilà trop de temps que je suis « fossilifère »

Je peux partir haut et fier au paradis !

Empli de sagesse et l’air accompli,

J’irais tambour battant en châtiant mes pairs

S’il fallut à la course battre mes compères

Aux regrets, je n’admettrais qu’une seule tare :

Celle de ne plus pouvoir m’enticher de la belle !

De m’empresser d’accaparer leurs nectars

Mais là-bas, ne serait-ce pas chose éternelle !?

A la douceur de la terre je lui somme

De garder en son sein ses délices divins

Et pour cause qu’elle se garde bien de l’homme

J’en ferais moi-même pour cela le neuvain

Je n’ai pour seul testament que cette phrase

Qu’il me tarde de prononcer avec emphase :

« Prenez mes oies, mes enfants et puis ma femme !

Je garde mes lois, mon rang et puis mon âme !»

 

L’invité

Que la camarde daigne de venir ici

Nous servir son alcool exquis au goût carvis

J’ai donné tout mon savoir, bien que concis,

Sur l’Amour, la mort, l’espoir et surtout la vie !

Qu’elle ne s’excuse pas de son retard !

Je sais bien que la route en fut difficile

Au doute d’un sentier, contre seul départ

La chaleur docile de son domicile.

J’en suis flatté, car mon ego l’a remercie

D’avoir voyagé pour prodiguer son vernis.

Par monts et vents, mes chagrins se dissipent,

Je n’ai plus de tabac : j’ai cassé ma pipe…

 

L’homme septique

L’homme :

« Où suis-je ? Je me suis pourtant donné la mort ! »

Premier Juge :

« Est c’est pour ça que vous êtes dans le corridor.»

Deuxième juge :

« C’est le passage contraint de tous les trépassés. »

Troisième juge :

« Nous sommes ici pour vous entendre et vous jugez »

Quatrième juge :

« Sachez que tout dépend de vous pour la suite »

Cinquième juge :

« Car nous sommes chargés … »

Sixième juge :

« …de ce qui se donne la mort !»

Septième juge :

« Nous délibérerons de votre sort ensuite. »

Sixième juge :

« Votre cœur sera pesé dans les sept péchés. »

Cinquième juge :

« Capitaux, certes, mais surtout indispensables »

Quatrième juge :

«  Pour connaître l’intimité de vos pensés. »

Troisième juge :

« Il sera alors facile de décider »

Deuxième juge :

« Si vous pouvez retourner… »

Premier juge :

                            « …Vers vos semblables

Dirons-nous que vous êtes seul face à vous-même.

La récolte vient toujours de ce que l’on sème.

Il est impossible que vous puissiez tricher

Ni du faite que nous pouvons nous enticher »

(…)

Alors l’homme prit ses jambes à son coup

Par la divine comédie des sept rupins

Il partit revivre en regagnant son pain

Et vint à mener seul sa vie par un licou

La morale devient notre juge repenti

La décision n’appartient qu’à ceux punis

Il est souvent trop tard pour voir en face

Ses déboires, fautes et actes de glaces

 

 

Lointain soleil de la mort

 

Au pays d’un lointain orient, le cimeterre

Fauche les têtes jusqu’à semer le parterre

Car il récolte en moisson les bonnes vêpres

Au pays du soleil levant les Haïkus

Abattent d’un vers tranchant l’art défendu

Gisant trois pieds sous terre à la moitié vaincue

Au pays de la mort, tout est universel

Nous nous unissons portés au vent pêle-mêle

Ce pays nous sera à jamais  fidèle

 

Auspices

Un bon augure me fit don de ça présence

Lorsque mon amure ne pu endurer

Le tranchant d’une Furie de clairvoyance

Serpentant tous les cœurs inexpérimentés

Les parques m’on épargné de leur vieilles mains

Sans doute occupées à quelque charnier

D’où sort la prouesse dextre de l’humain

Aux services de ses dames du temps passé

Le présage était sans détour possible

Ma vie ne sera pas irrépréhensible

Si je jette derrière moi cette mélopée

Quel funeste sonnet que je compose là !

Je l’ai jeté sans vergogne à bout de bras

Pour déposer ma besogne prosopopée

 

Le miroir et l’assassin

Le jour où mon âme fut prise par une madone

Il brûla dans les flammes de cette immonde

Toutes les mers n’ont pu éteindre mon monde

Le jour où cette mégère m’a tué en somme

La nuit où cette femme a prise ma chasteté

Cette infâme nuit de charnel délice

Mon jeune cœur attrapa la syphilis

La nuit où cette bougresse en somme m’a tué

A la course au tombeau elle sera vainqueur

Je la laisse, loin devant cette grande quête

Qu’elle aille au Diable ! Pas un signe, pas une fleur

Ira couronner sa tombe devenue muette

Si tous les malheurs s’abattent sur elle

Je n’en déverserais certes pas une larme

Ni même un tas de terre avec ma pelle

Que tous les malheurs mortifient ce drame !

Si elle à faim qu’elle se nourrisse de ma haine

Je préfère cela qu’elle aille faire autre peine

A un cœur d’artichaut tendre à déguster

Qu’elle pourrira sans vergogne à régurgiter

Si elle à soif, elle aura mon verre de poison

Car ne fut rassasié par mon sang à foison

J’irais lui porter aux lèvres son miroir

Moi qui fut son esclave sans le savoir

Où est son cœur ? Je ne puis planté mon couteau

Ma vengeance errera encore sur terre longtemps

Où est son cœur ? Mort !  Il n’est hélas plus vivant !

Ma vengeance sera dessinée par mon plumeau…

 

Satan et le séraphin

Un jour que St Pierre contait fleurette bêlant

Aux défuntes nones venues quérir leurs dus

Il aperçut Lucifer traînant d’un pas lent

Qui vint à lui comme un esprit las, vaincu.

-St Pierre –

« Oh ! Parbleu ! Il s’en vient mon rival médiéval

Il tombe des nuits comme tombe, oh mortel !

Aurais-tu marre de mâcher du bétel ?

Laissant l’alcool rouge pour une cure uvale »

-Le diable-

« Tais-toi un peu et laisse-moi me repentir

J’ai commis une bourde que je ne peux démentir

Celle d’avoir fait croire à l’homme sa puissance ! »

Un grand rire parcourut les cieux de la vie.

Laissant à l’homme le mot et le droit d’avis

Belzébuth revint au royaume de sa naissance…

 

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